Parmi la ruche [Combat d'arène]

J’étais là, je parvins à poser le pied à Nigai sans trop d’humiliation. Un poids énorme venait de s’enlever de mes épaules. Plusieurs dirons que ça serait exagéré de préciser que j’étai soulagé, mais c’était véridique. Non seulement ça, mais la défaite contre Sacha m’avait largement appris à ne pas sous-évaluer mes adversaires. Certes, c’était une notion que je connaissais très bien, mais que je négligeais encore jusqu’à hier. La route de Sangai jusqu’à Nigai fut plus rapide que celle de Yongai vers Sangai. L’excitation, vous me direz? Sans aucun doute! Je bouillonnais à l’idée de combattre mon premier champion d’arène. C’était un pas de plus vers un chemin glorieux, alors je ne devais pas négliger les moments formatifs de mon aventure. Nigai étant le défi initial.

La ville grouillait de maisons surmontées par des lianes. La saveur forestière de celle-ci ne me donnait pas l’impression d’être dans une cité de l’archipel. On aurait plutôt dit une sorte de refuge. Ce qui attira aussi mon attention, c’est le nombre de dresseurs présents. Il y avait une quantité phénoménale de dresseurs dans la cité. Tous semblaient posséder un Pokémon de type insecte (sauf moi évidemment). Il me manquait en effet ce type de Pokémon. Il fallait avouer que je n’étais pas spécialement fan des Pokémons insectes, mais que je respectais certains d’entre eux. Ça avait beau être sélectif, pourtant les insectes n’étaient pas particulièrement puissants (à quelques exceptions près). Du moins, c’est ce que je croyais jusqu’à aujourd’hui.

Au centre de la municipalité, on pouvait apercevoir de nombreux magasins botaniques et herboristes. J’avais souvent entendu que ce village possédait les meilleurs herboristes de ce monde. À première vue, cette rumeur paraissait avérée. La cacophonie du centre-ville était moindre comparé aux grandes villes de Nachtheim. Or, elle était supérieure à celle de Yongai. En fait, c’était bondé. J’en fus d’ailleurs impressionné. Tout en regardant les alentours, je me dirigeai lent, mais sûrement vers l’arène.

Incertain si c’était une serre ou une enceinte de combat, j’étais face à des portes métalliques. M’avançant davantage vers celles-ci, ces dernières s’ouvrèrent spontanément. Le mécanisme du guidage des portes me semblait désuet à cause du simple bruit qu’il faisait. Submergé par l’émotion, je ne le mentionnai pas à l’homme qui se tenait face à moi. D’autant plus que c’était superflu de l’évoquer. Celui-ci portait des lunettes fumées qui couvraient grossièrement son regard amorphe. Assurément, ce n’était pas lui l’homme le plus sympathique de Nachtheim. Tournant ma tête vers le reste de l’arène, je constatai avec fascination que le décor était celui d’une serre gigantesque. Finalement, je n’avais pas tort de douter si c’était une arène ou une serre. En fait, c’était la combinaison des deux. Retournant de nouveau ma tête vers l’homme exécrable, je lui lançai le défi auquel je tenais tant :

«Champion de l’arène de Nigai, détenteur du badge piqûre, maître des insectes, je vous défie solennellement en combat Pokémon!»

Un toussotement se fit entendre et enlevant mollement ses verres fumés, l’homme m’adressa la parole :

«Je crois que tu te trompes de gars, le jeune. Je ne suis pas le champion d’arène moi, je suis seulement un mec qui s’occupe de l’entretien. Celui que tu cherches, c’est lui là-bas, Oliver.»

Pointant une rangée de fleurs camouflant décemment une coiffure dorée, le trentenaire fit un léger sourire en coin. Il ne fallait pas trop lui en demander quand même! Toutefois, comment pouvais-je savoir qu’il ne l’était pas, moi? M’approchant des pots de fleurs, je remarquai de plus en plus la silhouette du champion. À mon grand désarroi, c’était un simple gamin qui arrosait les plantes. Sucette à la bouche, il s’amusait comme un fou. M’avançant encore plus, je le fis sursauter. Son bonbon tomba brutalement sur le sol et se fracassa en mille morceaux. Contrarier, il m’interpela :

«Yo, fais attention! Ce n’est pas une façon de dire Yo aux gens! Qu’est-ce que tu veux, mon gars?

-Tu es…Oliver?

-Ouaip, c’est moi ça! Pourquoi?

-Champion de l’arène de Nigai, détenteur du…ah et puis oublions la mise en scène! Oliver, je te défie afin d’obtenir le badge piqûre!

-Ahhh…tout ça UNIQUEMENT pour le badge? Tu sembles déterminé, c’est cool ça! Eh bien, tu vas me divertir…»

Nous nous dirigeâmes vers le futur champ de bataille. L’environnement était strictement propice aux Pokémons plantes et insectes. Lorsque le temps de choisir mon premier Pokémon vint, j’hésitai. Je savais pertinemment que mon Poussifeu pouvait vaincre chacun de ses Pokémons à cause de ses capacités et de son avantage de type. Néanmoins, je voulais tester les aptitudes de mes autres Pokémons. Je sélectionnai donc Mouko pour la première manche de l’affrontement. Je voulais mettre à l’épreuve mon Miaouss fraichement capturé :

«Mouko, prépare-toi à combattre!»

Surgissant de sa Pokéball, le félin était prêt à bondir. Oliver me fixa avec entrain:

«Super, un Miaouss! Dans ce cas-là…»

Leur stratégie me sembla flagrante. Ils essayaient coûte que coûte de gagner l’avantage du terrain. En même temps, ce n’était pas très compliqué avec la serre comme terrain de combat. Je n’étais pas du genre à me plaindre, hélas il fallait avouer que le champion d’arène avait une nette supériorité sur moi. Si je désirais le vaincre, je devais moi-aussi utiliser toutes les tactiques à ma disposition. Il n’était pas question de duel facile ici…

Mouko, félin agile, était prêt à passer à l’action. Je devais simplement commander une manœuvre et il l’exécuterait. Ce qui n’était pas facile à déterminer, c’était comment allait-il utiliser l’environnement. Voulait-il uniquement se fondre dans celui-ci ou amplifier l’effet de surprise? Étais-ce une stratégie défensive ou offensive? Le problème, c’était surtout de déterminer cela. En fait, si je ne pouvais pas savoir s’il allait attaquer ou se défendre, afin d’épuiser mon Pokémon, il était inutile d’élaborer quoi que ce soit de compliqué. Je n’avais qu’une chose à faire : tester Oliver. Vraisemblablement c’était téméraire de ma part, mais je devais absolument comprendre sa façon de combattre. Si je déchiffrais ce qu’il avait en tête, je cernais instantanément comment le vaincre. C’était sur ça que je misais pour contrecarrer ses plans et c’était sur ça que la première phase du combat se basait. Bref, une confrontation sur un échiquier puisque chaque mouvement était réfléchi.

Le chat semblait impatient. Son manque d’entraînement était incontestable, ce comportement le justifiait. Or, il ne fallait pas s’avouer vaincu exclusivement parce que mon Miaouss ne possédait pas autant de combats à son actif que le Rapion adverse. D’autant plus que j’étais déterminé à prouver que mon Pokémon était supérieur. C’est ainsi, d’un geste brusque de la main, tel une rafale de vent, que je me prononçai sur l’attaque à effectuer :

«Mouko, utilise Queue de Fer pour balayer les fleurs et heurter Rapion!»

Sa queue devint blanchâtre et d’un coup endiablé, mon Miaouss déracina plusieurs fleurs. Est-ce que Rapion était parmi elles?

Un assaut venant des airs? Quel génie! Il m’avait complètement mystifié dès les débuts de notre duel. Il n’avait pas perdu du temps à attaquer avec Dard-Venin. C’était inévitable, Miaouss ne pouvait esquiver cette technique. Serrant les poings pour signifier que j’étais vraiment prêt à mettre mon 110% dans ce duel, je perçai du regard mon challenger:

«Autant de temps qu’il en faut pour te vaincre…»

En effet, ce combat allait durer longtemps si nous échangions des coups similaires. Mouko souffrait atrocement après que Rapion ait décidé de l’assaillir. Probablement qu’il était empoisonné. Je devais agir vite et terminer plus vite que je l’espérais. Se surpasser n’était jamais une tâche facile, mais je devais le faire. Il ne restait plus beaucoup de temps avant que mon Miaouss s’effondre au sol, totalement épuisé par le poison.  Malheureusement pour nous, le petit scorpion se cacha de nouveau parmi les herbes. C’est alors que je remarquai que sa couleur se camouflait très mal dans la verdure. Mon Pokémon se retourna et attendait mes ordres. Je ne le fis pas patienter davantage :

«Mouko, utilise Griffe sur ces herbes-là!»

Pointant exactement ce que je croyais être l’insecte bleuâtre, je n’hésitai pas à sourire. Comment avais-je pu être si stupide? Si la rapidité du Pokémon de Oliver était incontestable, sa couleur, elle, ne lui donnait pas un avantage quelconque dans cet environ. Cependant, avais-je eu raison de me précipiter ainsi? Est-ce que l'intoxication de mon Miaouss avait altéré ma pensée?

Mouko venait de me surprendre. Son attaque, non seulement avait été efficace, mais elle avait complètement mis hors combat le Rapion. J’étais si fier de lui. Il s’était relevé malgré son grave handicap et avait fait face au scorpion. C’était ce genre de partenaire que j’avais besoin dans mon périple : des braves. Ce qui avait obligé son dresseur à rappeler son Pokémon dans Pokéball était indéniablement le fait que celui-ci fut aveuglé par l’attaque Griffe. Il faut dire que mon Miaouss ne l’avait pas épargné! L’insecte s’était tortillé de douleur avant de demander, inconsciemment, à son dresseur de le ramener dans sa maisonnette. D’ailleurs, Oliver semblait contrarier après cette défaite précipitée. Malgré cela, le duel n’était pas terminé.

S’illuminant dans l’entièreté de l’arène, une abeille géante volait avec vitalité et ce n’était pas un bon signe. Visiblement, ce Pokémon était d’un tout autre niveau! Je l’avais rapidement reconnu : c’était Dardagnan. Un insecte redoutable, surtout avec l’aura qu’il dégageait. Sa puissance se dégageait de ses mouvements, le meilleur Pokémon d’Olivier s’opposait à mon plus faible compagnon. Bien qu’en début de combat j’avais comme optique d’utiliser mon Arcko comme second Pokémon, il était évident que cette stratégie échouerait sitôt que Dardagnan passera à l’offensive.

Mon chat me regarda avec des yeux expressifs, comme s’il voulait me dire quelque chose. Cela me prit plusieurs secondes avant de comprendre le problème. Mouko ne pouvait plus combattre à cause du poison qui coulait dans ses veines. Ça l’épuisait à chaque seconde et plus je le faisais bagarrer, plus il risquait de s’évanouir. Mon verdict? Il était temps de faire appel à mon meilleur ami : Blaze.

Dès lors, l’arène se modifia. Elle devint totalement dégagée et adaptée pour n’importe quel Pokémon. Avait-il prévu que je détienne un Pokémon de type feu? Ou alors, il avait décidé de facilité la tâche à son Dardagnan? Dans les deux cas, l’abeille et le poussin posséderaient une plus grande aisance à manœuvre sur le terrain de combat. Empoignant deux Pokéballs, je fis revenir à l’une d’entre elle Miaouss et fis sortir de l’autre Poussifeu. Mon petit ami poussa un cri de guerre. C’était mignon et tout autant intimidant. Avec un regard de feu, un cœur battant à vive allure et du sang bouillonnant, j’étais exalté par la confrontation. Réajustant mes lunettes et soufflant quelque peu, j’étais prêt à en finir une fois pour toute :

«Oliver, ne sens-tu pas toute cette excitation? C’est l’effet enflammant d’un duel Pokémon et c’est pour ça que je serai le meilleur, car je suis l’embrasement même de cette bataille! Je domine les flammes et la danse enivrante de celle-ci dans nos âmes. En fait, je crée le tempo. Mais dis-moi Olivier, pourras-tu le suivre? Blaze, brûle Dardagnan avec Flammèche!»

Des éclats de feu sortirent du bec du Pokémon ardent. Il fit en sorte de bien disperser ceux-ci afin que l’abeille ne puisse pas recourir à sa vitesse pour essayer de s’échapper. Que cela soit dans les airs, sur les eaux ou sur les terres, le feu brûlera. Une flamme immatérielle qui sommeille en chaque dresseur de Pokémons.

Je voyais que mon petit manège avait fonctionné. Olivier était énervé par mon discours arrogant. C’est là qu’on remarque qu’il y a beaucoup de psychologie dans les combats Pokémon. Il voulait me démontrer que mon effronterie était inacceptable. Pourtant, même s’il s’était en quelque sorte mis en colère, je ressentais une chaleur qui traversait mon corps. J’étais vraiment excité dans ce combat-ci. Il n’avait aucun doute que le champion d’arène de Nigai allait me faire une démonstration de l’étendue de son talent. C’est ça que je voulais! Je n’étais pas un simple dresseur, j’aspirais à de grandes choses. Pour ça, je me devais d’affronter les plus puissants dresseurs de Pokémons  de la région de Nachtheim.

Pendant un court instant, je fus hypnotisé par le Dardagnan. Ses mouvements étaient gracieux et précis. Blaze, reculant de quelques pas, était tout autant impressionné que moi. Je n’avais jamais vu un Pokémon dévié aussi rapidement une attaque qui lui était fatale. Mais comment étais-ce possible? Abasourdi, je tentais de trouver une façon percer son mystère. Comment pouvais-je vaincre un Pokémon aussi éveillé que celui-ci?

À ma grande surprise, il ne répondit pas aux flammèches de mon Poussifeu. Il était là fixant, d’un regard quasiment vide, mon Pokémon feu. Il accumulait de la puissance et de l’énergie afin de rivaliser avec plus d’efficacité. Je reconnaissais là un Pokémon dressé par un champion d’arène. Jinsei possédait des Pokémons de ce genre et je me souvenais qu’il n’y a pas si longtemps de ça, il me souhaitait bonne chance pour mon voyage. Le choc entre Oliver et moi me rappelait drôlement une scène que j’avais observée en tant que spectateur à l’arène de Yongai…

[Flash-Back]

Une explosion gigantesque retendit dans l’arène de Yongai. J’étais là, en train d’analyser le duel entre un challenger et notre champion d’arène. Jamais je n’aurais cru qu’une telle intensité pouvait naître dans un combat Pokémon.  Un nuage de poussière était en suspension dans l’arène. J’avais du mal à apercevoir quelqu’un parmi cette nuée aveuglante. Le concurrent qui tentait d’obtenir le badge guerrier, avait combattu vaillamment avec ses Pokémons. Il était parvenu à terrasser le Simularbre de Jinsei et fut opposé, malgré lui, à un Pokémon beaucoup plus puissant que tous les siens. Se dégageant peu à peu, les résidus laissèrent place aux deux dresseurs et aux Pokémons. Celui qui avait défié le champion, détenait un Têtarde. Il avait choisis l’avantage du type par-dessus la force de caractère. Malheureusement pour lui, l’opposition ne dura pas longtemps. À peine avait-il eu le temps d’apercevoir Embrylex, qu’il venait de perdre. Têtarde était allongé sur le sol, absolument sonné. Jinsei s’avança et d’un air furieux, s’adressa au perdant :

«Aujourd’hui tu as été vaincu puisque tu ne possédais pas l’âme du guerrier. Étais-ce ton réel combat? Peut-être devrais-tu méditer sur ce que signifient véritablement les mots «dresseur de Pokémons». Lorsque tu seras enfin prêt à affronter cette signification, tu seras préparé à me battre définitivement!»

D’un air surpris, le dresseur hocha la tête et quitta les lieux d’un pas plus certain que lorsqu’il entra dans l’arène. Face à cette situation, je me demandai : mais moi, est-ce que je comprends ces mots?

[Fin du Flash-Back]

Méditant un peu sur les conditions actuelles de la bataille, je réalisai, sourire en coin, la faiblesse de Dardagnan. S’il possédait une telle vitesse, certes c’était à cause des entraînements intensifs qu’il avait probablement fait, mais c’était aussi à cause de sa vision. Il voyait au ralenti les gestes de mon Poussifeu et réagissait activement contre ceux-ci. À l’instar de Rapion, je devais viser les yeux pour m’en débarrasser. Mon ordre à l’égard de Blaze fut expéditif voire laconique :

«Picpic, maintenant!»

Comme s’il avait compris ce que j’avais en tête, mon petit combattant orienta son attaque vers les globes oculaires de Dardagnan.

Quelle vitesse! Dardagnan m’épatait à chaque fois que je le voyais esquiver les attaques de mon Poussifeu. Son élégance et sa vitesse d’exécution étaient surprenants. Bien que le Pokémon d’Oliver me sembla imbattable, je percevais en Blaze une lueur d’espoir. Retombant doucement au sol, son esprit semblait prêt à faire face à ce type d’adversaire. Il poussait des petits cris, comme s’il voulait encore combattre ardemment. Je replaçai mes lunettes d’un geste élancé et fixa droit dans les yeux le champion d’arène :

«Nul doute que tu es talentueux, mais…je suis encore plus doué que toi!»

Je fus moi-même surpris par cette impulsion arrogante. C’était un signe indiscutable de ma confiance en Blaze. Mal placée? Possiblement, mais la vérité était que ce combat d’arène m’enivrait tellement que j’avais une confiance aveugle en mes Pokémons. Je savais qu’ils pouvaient accomplir de grands exploits, tout comme moi. Je croyais en leur potentiel comme mes proches croyaient au mien :

«Oliver, tu es un dresseur honorable à affronter. Jusqu’à maintenant, notre combat m’exalte au plus haut point! Malheureusement, il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur…»

C’était une réalité irréfutable. Il y avait des vainqueurs et des perdants dans les duels Pokémon. Je ne désirais pas être un perdant! C’était un désir profond et même Blaze pouvait le ressentir. Prêt à combattre, le poussin de feu me regarda rapidement et passa de nouveau à l’offensive. Cette fois, il avait compris quelque chose : utiliser l’environnement à son avantage. Propulsant des flammèches vers l’abeille, Blaze essayait de le bluffer. Sa cible n’était pas directement le Pokémon, mais bien les vitres de la serre au-dessus de lui. En fracassant les vitres, il y avait de grandes chances que Dardagnan se blesse sur les éclats de verre. De toute façon, nous devions le tenter afin d’en avoir le cœur net.

Voilà enfin la victoire que j’attendais tant. Le duel avait été ardu, mais je l’avais finalement remporté. Ce n’était pas simple de se battre contre un champion d’arène, nul doute sur ça. Oliver avait été quelque peu étonné par ma stratégie, mais je savais qu’au fond, il voulait que je fasse un truc du genre. Bien que sa défaite ne semblait pas signifier grand-chose pour lui, un malaise s’installa peu à peu. Je voyais clairement que la tournure de l’affrontement fut inattendue.

Je rappelai donc, en même temps que lui, mon Pokémon.  Blaze avait vaillamment combattu, j’en étais plutôt fier. Il m’avait prouvé que peu importe la situation, il ne me décevrait pas. Je souris légèrement en rangeant ma Pokéball sur ma ceinture blanche. M’avançant vers Oliver, il méritait amplement mon respect. C’est en lui tendant la main que je certifiais mon respect à son égard :

«Ce fut un duel intéressant, Oliver. Maintenant, avec cette victoire, je vois plus que jamais ton potentiel en tant que champion d’arène. Tu as été un adversaire redoutable et malgré tout ce que j’ai pu dire à ton égard, tu es un grand dresseur. Avec le badge Piqûre, je pourrai enfin débuter mon ascension vers la ligue Pokémon. N’oublie pas le nom d’Arion Soultaker, car je vais honorer ton arène en devenant le plus grand dresseur de Nachtheim voire du monde!»

Empoignant le badge qu’il me tendait, j’affichai un visage amical. Je me dirigeai vers la sortie en me disant que cet arène était le pinacle de mon entraînement. Dorénavant, le véritable défi se dressait face à moi. Une bravade des plus spectaculaires, mais aussi une riche aventure s’offraient à moi. Si j’avais réussi à vaincre Oliver, nul doute que je pouvais faire de même avec les autres champions. Crépuscule à l’horizon, j’observai une dernière fois en arrière.  L’arène me sembla plus radieuse que jamais. Serrant les poings tout en étant enthousiaste, je me jurai d’affronter Oliver de nouveau…